C'est dans une interview accordée au Journal L'UNION, que Cyril RADICI, Directeur général du SYNASAV et Antoine AUTIER de l' UFC-Que Choisir" ont décidé de rétablir quelques vérités. Quand les annonces et les discours autour du gaz troublent la compréhension, il est nécessaire de rappeler avec pragmatisme que l'équation de la décarbonation doit impérativement intégrer 3 variables essentielles : le pouvoir d'achat des ménages, la faisabilité technique et le cadre règlementaire...
En 2025, les 8 millions de foyers qui se chauffent au gaz vont de nouveau subir une hausse des prix et des taxes. Faut-il abandonner le gaz pour l’électrique ? Nos experts vous éclairent.
Le prix du gaz a augmenté de 12 % en huit mois et la TVA sur les chaudières est passée de 5,5 à 10 %. Est-ce la fin de la chaudière à gaz au profit de la pompe à chaleur ?
La chaudière à gaz vaut encore le coup en termes de rapport qualitéprix. Aujourd’hui, une chaudière installée coûte entre 4 000 et 5 000 euros quand une pompe à chaleur coûte entre 12 000 et 18 000 euros sans aides. Avec les aides, on est sur un reste à charge d’au moins 10 000 euros. Dans un contexte de pouvoir d’achat tendu,
la chaudière reste encore très bien positionnée. Et sur le long terme, l’entretien et le dépannage reviennent à environ 260 euros par an en moyenne pour une chaudière contre 400 euros pour une pompe à chaleur. Lissé sur dix ans, il y a encore un écart de 1 500 euros.
Toutefois les tarifs du gaz augmentent et vont continuer indépendamment
des cours...
C’est vrai, mais le prix de l’électricité va sans doute se rehausser aussi car il y a d’importants investissements à mener sur le territoire pour assumer l’électrification des
usages. L’entretien du parc nucléaire et du réseau ainsi que la construction de nouvelles centrales ont un coût qu’il va bien falloir financer collectivement. Et puis, il y a
le gaz vert, issu de la bio-méthanisation qui, si on le voulait, permettrait de décarboner le gaz. Aujourd’hui, on est beaucoup trop timide en la matière.
L’État soutient la pompe à chaleur. Est-ce la bonne solution ?
Ce n’est pas la solution miracle. On estime que 3,4 millions de personnes ne pourront pas passer à la pompe à chaleur pour des raisons techniques. En ville notamment
ou dans les communes qui interdisent par exemple l’installation d’unité extérieure sur façade ou balcon via leur plan local d’urbanisme. Or, c’est obligatoire pour une pompe à chaleur. Donc, une grande partie des appartements en centre-ville ne peuvent pas passer à la pompe. Il y a aussi des distances à respecter, on ne peut pas installer une unité si les maisons sont trop collées les unes ou autres, pour éviter les nuisances sonores. Et puis, pour les maisons en secteur rural, encore faut-il
que le réseau électrique soit suffisamment calibré pour passer toutes les maisons en pompes à chaleur. Enedis nous dit que ce n’est pas le cas.
Et si je dois changer ma chaudière, le tout électrique ?
Je pense que la remplacer par une chaudière très haute performance énergétique est une bonne solution. C’est la chaleur la plus confortable.... Lire la suite de l'article
Consulter le dossier paru dans L'Union de Reims et L'Ardennais.