Les 20 organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) ont laissé la place à 11 opérateurs de compétences (OCPO). Au-delà d’un changement de nombre et de nom, la nouveauté réside d’abord et surtout dans le changement des missions confiées. Quelles conséquences pour votre entreprise ?
COMMENT IDENTIFIER MON OPCO DE RATTACHEMENT ?
Lors du passage des OPCA aux OPCO, la répartition des branches professionnelles s’est faite dans une logique de filière pour créer des ensembles cohérents en termes de métiers, de compétences et d’enjeux liés à la formation.
Pour identifier l’OPCO auquel votre entreprise est désormais rattachée, vous pouvez consulter le site du ministère du Travail. Vous y trouverez, pour chacun des 11 OPCO, l’ensemble des conventions collectives nationales qui y sont liées.
Si vous avez un doute, vous pouvez vous rapprocher de votre ancien OPCA pour connaître votre OPCO de rattachement.
À savoir : toute entreprise est rattachée à un OPCO, même si elle ne relève pas d’une convention collective nationale ou d’un accord national de branche sur la formation. Si c’est le cas de votre entreprise, là encore le plus simple est d’interroger votre ancien OPCA.
SUR QUELS SUJETS L’OPCO EST-IL MON INTERLOCUTEUR ?
En parallèle de leurs activités auprès des CFA et des branches professionnelles, les OPCO se voient confier certaines missions spécifiques auprès des entreprises.
L’alternance : les OPCO peuvent assurer le financement des dispositifs d’alternance (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation et Pro-A), et ce selon les niveaux de prise en charge fixés par les branches professionnelles.
Le plan de développement des compétences (ex-plan de formation) : les OPCO financent le plan de développement des compétences (pour les entreprises de moins de 50 salariés) et gèrent les versements volontaires et conventionnels (pour les entreprises de 50 salariés et plus).
Le conseil aux entreprises (pour les entreprises de moins de 50 salariés) : les OPCO ont pour mission d’aider les entreprises à définir leurs besoins de compétences, en anticipant les évolutions de leur secteur d’activité.
LES SUJETS SUR LESQUELS MON OPCO NE SERA BIENTÔT PLUS MON INTERLOCUTEUR
Une des missions remplies par les anciens OPCA ne sera à l’avenir plus confiée aux nouveaux OPCO : il s’agit de la collecte des fonds dédiés à la formation professionnelle. Ce sont les Urssaf qui collecteront la Contribution unique à la formation professionnelle et à l'alternance, et ce à partir de janvier 2021. En attendant la passation effective, les taxes seront collectées par les OPCO.
CE QU'EN DISENT LES OPCO
Interview croisée avec Thierry DEZ, Directeur général de l’OPCO Cohésion sociale, et Patrice OMNES, Directeur général de l’OPCO Mobilités.
Le passage des OPCA aux OPCO représente-t-il un changement majeur pour les entreprises?
Thierry DEZ : Fondamentalement, il n'y a pas de différence dans notre rôle vis-à-vis des entreprises. Notre rôle de conseil et d'accompagnement pour faciliter l'accès à la formation reste le même. Seulement, un accent plus particulier est mis sur l’accompagnement des TPE et sur le développement de l'alternance. Patrice OMNES : Il n’y a pas de changement majeur. La priorité pour 2019, c’est la continuité de services. Nous faisons en sorte que les entreprises ne subissent pas les conséquences de cette transition. À noter que la territorialité a fait partie des exigences qui ont présidé à la création même des OPCO. La notion de proximité territoriale avec les entreprises est donc très importante, elle devra être renforcée lorsque cela sera nécessaire.
Quelques évolutions peut-être dans les dispositifs déployés ?
Patrice OMNES : Il y a des dispositifs qui apparaissent : c’est le cas notamment de la Pro-A, un dispositif qui permet à des salariés, via l’alternance, de se reconvertir ou de bénéficier d’une promotion professionnelle ou sociale. Le contrat de professionnalisation expérimental plus souple peut également être une opportunité. Thierry DEZ : Sur la partie alternance, il y a un changement important avec le contrat d'apprentissage qui sera géré par les OPCO dès le 1er janvier 2020. L'entreprise n'aura donc plus qu'un seul interlocuteur pour la gestion des 3 dispositifs liés à l'alternance : contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation et Pro-A.
Concrètement, comment les OPCO peuvent-ils accompagner les entreprises ?
Patrice OMNES : En fonction des besoins décelés, l'OPCO peut déployer des actions de diagnostic en faisant appel à des consultants extérieurs pour étudier et analyser des situations RH en entreprise. En fonction des recommandations ensuite émises, l’OPCO peut mettre en œuvre des actions concrètes d’accompagnement : renforcer la maîtrise des savoirs de base par exemple, acquisition des compétences nécessaires à la réalisation du projet de l’entreprise et du salarié. Thierry DEZ : Nous aidons les entreprises à mettre en place des formations qui respectent les obligations et les attendus pour qu’elles puissent être véritablement prises en compte comme actions de formation. C’est le cas notamment avec les formations en situation de travail et les formations à distance qui offrent toutes deux une grande souplesse par rapport à l’organisation de l’entreprise, notamment dans les plus petites d’entre elles.